Un assistant en finances personnelles propulsé par l'intelligence artificielle

Publié le 22/01/2024 à 08:56, mis à jour le 22/01/2024 à 10:57

Un assistant en finances personnelles propulsé par l'intelligence artificielle

Publié le 22/01/2024 à 08:56, mis à jour le 22/01/2024 à 10:57

Par Charles Poulin

(Photo: 123RF)

L’entreprise québécoise Welcome Spaces Technologies lance lundi un assistant web spécialisé en finances personnelles propulsé par l’intelligence artificielle.

Nommé Sérafin, en l’honneur du célèbre personnage du téléroman Les belles histoires des pays d’en haut, l’assistant web peut répondre gratuitement aux diverses questions qui concernent les finances personnelles, peu importe si l’utilisateur possède déjà des connaissances de base ou avancées sur le sujet.

Sérafin peut ainsi répondre de manière personnalisée aux interrogations des internautes, que ce soit à propos de leur financement hypothécaire, de leurs cotisations REER ou encore de leur éligibilité au Régime canadien de soins dentaires.

Comme le fait ChatGPT, l’assistant web prend la question de l’utilisateur, effectue la recherche, la compilation et l’interprétation des informations et des données pertinentes pour donner, en quelques secondes, une réponse assez précise.

Il pose lui-même des questions supplémentaires lorsqu’il a besoin de précisions, par exemple pour savoir quel serait le montant d’un paiement mensuel hypothécaire, où il aurait besoin du total du prêt ainsi que de l’amortissement.

Les cofondateurs ont lancé Sérafin afin de combler un vide en matière de littératie financière au Québec. (Photo tirée du site web de Welcome Spaces)

Manque de littératie

Les cofondateurs de Welcome Spaces, Maly Charbonneau et Jean-Philippe Laforge, affirment avoir lancé Sérafin afin de combler un vide en matière de littératie financière au Québec.

«Le point de départ, c’est le sondage que nous avons dévoilé l’été dernier qui indiquait que 40% des 18 à 24 ans échouaient à répondre à des questions de base en finances personnelles, précise Jean-Philippe Laforge. Avec Sérafin, nous voulons améliorer et augmenter l’étendue des connaissances des gens en la matière.»

Si les parents d’une personne ne lui ont pas donné une éducation financière, elle est laissée à elle-même, ajoute Maly Charbonneau. Lorsqu’une question de finances personnelles se pose, il faut alors trouver l’information, ce qui n’est pas toujours facile.

«Instinctivement, les gens vont aller sur Google, soumet-elle. Ils vont souvent se retrouver sur un site gouvernemental, où l’information n’est pas adaptée à leur situation particulière. L’information est effectivement accessible via Google, mais le défi est de la trouver et ensuite de l’interpréter.»

Sinon, les gens se retrouvent souvent sur des groupes Facebook où les conseils prodigués ne sont pas nécessairement véridiques ou vérifiés, mentionne-t-elle.

 

Pas un planificateur

Les cofondateurs de Welcome Spaces préviennent toutefois les utilisateurs que même si Sérafin fournit des réponses précises, il ne remplace pas les planificateurs ou les professionnels financiers.

L’espoir est qu’avec l’évolution de la technologie, les commentaires et l’utilisation, Sérafin devienne de plus en plus précis et qu’il élimine les erreurs.

«L’idée derrière l’utilisation de Sérafin, c’est d’être mieux informé en amont d’une rencontre avec un planificateur ou un professionnel financier et de pouvoir prendre des décisions financières plus éclairées, soumet Jean-Philippe Laforge. Par exemple, si vous allez voir un assureur, être mieux informé vous permet de vous procurer un meilleur produit. Mais ça demeure le courtier qui va vous le vendre.»

Les cofondateurs de Welcome Spaces rappellent que Sérafin est complètement gratuit et confidentiel. Il n’y a aucune création de compte, d’identifiant ou mot de passe pour y avoir accès.

 

Test

Pour vérifier le fonctionnement de Sérafin, Les Affaires a effectué un test en compagnie de Maly Charbonneau.

Nous avons demandé à Sérafin d’évaluer la différence de paiement hypothécaire mensuel entre un taux fixe et un taux variable 5 ans. Tout de suite, il demande le montant du prêt et la période d’amortissement. Nous lui fournissons 650 000$ et 25 ans.

La réponse arrive rapidement: à un taux fixe de 7,04%, le paiement mensuel sera de 4610,66$, contre 4677,33$ pour un taux variable de 7,2%. La différence est de 66,67$ par mois en faveur du taux fixe.

Nous décidons de lui demander de faire l’exercice avec des taux 3 ans. Au taux fixe de 7,19%, le paiement sera de 4673,15$, contre 4677,33$ pour le taux variable à 7,2%. La différence s’amenuise à 4,18$ par mois.

Et avec une mise de fonds de 5%? Il calcule en moins d’une minute le prêt total à 617 500$ (mise de fonds de 32 500$), un paiement de 4439,49$ pour le taux fixe et 4443,48$ pour le taux variable, une différence de 3,97$ par mois.

«Nous avons aussi fait le test pour obtenir le paiement mensuel pour une maison de plus de 1M$, avec une mise de fonds de 5%, raconte Maly Charbonneau. Sérafin nous a rapidement dit qu’il fallait absolument avoir 20% de mise de fonds pour une propriété à ce prix.»

Après vérification (qui a nécessité une quinzaine de minutes), c’est effectivement l’exigence minimale, puisque la Société canadienne d’hypothèques et logement (SCHL) n’assure plus les propriétés de plus de 1M$.

 

 

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